Les traitements médicamenteux de la maladie de Parkinson

L’objectif de cet article est de présenter les traitements médicamenteux de la maladie de Parkinson chez les personnes âgées qui requièrent une certaine particularité. Cette information est importante pour les professionnels de santé qui s’occupent de cette population.

I. Introduction:

La maladie de Parkinson, affection neurodégénérative chronique, représente un défi majeur en matière de santé publique, notamment dans le contexte du vieillissement de la population. Caractérisée par la perte progressive de neurones dopaminergiques dans la substance noire du cerveau, cette pathologie se manifeste par une triade symptomatique cardinal : tremblement de repos, bradykinésie et rigidité.
Chez les personnes âgées, la maladie de Parkinson s’accompagne de défis supplémentaires, liés à la présence de comorbidités et à une sensibilité accrue aux effets secondaires des traitements. L’adaptation des stratégies thérapeutiques est donc primordiale pour améliorer la qualité de vie de cette population.

II. Compréhension de la maladie de Parkinson:

A. Pathophysiologie de la maladie de Parkinson:

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui se caractérise par une dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques de la substance noire du cerveau. Cette dégénérescence entraîne un déficit en dopamine, un neurotransmetteur qui joue un rôle important dans la régulation des mouvements.
La physiopathologie de la maladie de Parkinson est encore mal comprise, mais plusieurs facteurs semblent être impliqués, notamment :

  • Une mutation génétique : environ 10 % des cas de maladie de Parkinson sont dus à une mutation génétique. Ces mutations affectent généralement les gènes qui codent pour les protéines impliquées dans la synthèse ou la dégradation de la dopamine.
  • Un stress oxydatif : les neurones dopaminergiques sont particulièrement sensibles au stress oxydatif, qui est un déséquilibre entre les radicaux libres et les antioxydants.
  • Une inflammation : l’inflammation est un processus qui est impliqué dans de nombreuses maladies neurodégénératives, dont la maladie de Parkinson.
  • Une infection : une infection virale ou bactérienne pourrait être à l’origine de la maladie de Parkinson dans certains cas.
  • B. Evolution de la maladie de Parkinson:

    La progression de la maladie de Parkinson est généralement lente et peut varier considérablement d’un individu à l’autre. La gravité des symptômes et la vitesse de progression sont influencées par de nombreux facteurs, y compris l’âge de début et la présence de comorbidités.
    Avec le temps, les symptômes moteurs peuvent devenir plus handicapants et les traitements moins efficaces, nécessitant des ajustements médicamenteux fréquents. Les complications peuvent inclure une augmentation des troubles de la déglutition, des chutes et des fluctuations motrices. La qualité de vie peut être affectée de manière significative, et une prise en charge multidisciplinaire devient cruciale pour gérer les différents aspects de la maladie.

    C. Impact spécifique chez les personnes âgées:

    La physiopathologie de la maladie de Parkinson chez les personnes âgées est similaire à celle observée chez les personnes plus jeunes. Cependant, certaines particularités ont été observées, notamment :

  • Une dégénérescence neuronale plus rapide : la dégénérescence neuronale est plus rapide chez les personnes âgées que chez les personnes plus jeunes.
  • Une évolution plus rapide de la maladie : la maladie de Parkinson évolue plus rapidement chez les personnes âgées.
  • Une plus grande sensibilité aux complications liées aux traitements médicamenteux : les personnes âgées sont plus susceptibles de présenter des complications liées aux traitements médicamenteux, tels que les dyskinésies et les hallucinations.
  • Ces particularités doivent être prises en compte dans la prise en charge de la maladie de Parkinson chez les personnes âgées.

    III. Traitements médicamenteux disponibles:

    Pour une meilleur présentation les traitements médicamenteux de la maladie de Parkinson peuvent être répartis en deux catégories à savoir : Agents dopaminergiques & les Autres médicaments.

    A. Agents dopaminergiques:

    Les agents dopaminergiques sont une classe de médicaments qui jouent un rôle central dans le traitement de la maladie de Parkinson. Ils agissent en mimant ou en augmentant l’effet de la dopamine, un neurotransmetteur qui est déficient dans le cerveau des personnes atteintes de Parkinson. Voici quelques points clés concernant ces agents :

    1. Lévodopa:

  • La lévodopa est le prédécesseur immédiat de la dopamine et est considérée comme le traitement le plus efficace pour les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson.
  • Elle traverse la barrière hémato-encéphalique et est convertie en dopamine dans le cerveau.
  • Souvent combinée avec un inhibiteur de la DOPA décarboxylase (comme la carbidopa ou la bensérazide) pour empêcher sa conversion en dopamine en dehors du cerveau, ce qui augmente la disponibilité dans le cerveau et réduit les effets secondaires périphériques.
  • 2. Agonistes dopaminergiques:

  • Ces médicaments agissent directement sur les récepteurs de la dopamine, imitant l’effet de la dopamine sans avoir besoin d’être convertis.
  • Ils peuvent être utilisés en monothérapie (surtout chez les patients plus jeunes) ou en association avec la lévodopa.
  • Les agonistes dopaminergiques incluent des médicaments comme le pramipexole, le ropinirole et la rotigotine.
  • 3. Inhibiteurs de la MAO-B:

  • Les inhibiteurs de la monoamine oxydase B (comme la sélégiline et la rasagiline) empêchent la dégradation de la dopamine dans le cerveau, ce qui augmente sa disponibilité.
  • Ils peuvent être utilisés en début de maladie en monothérapie ou en complément à la lévodopa dans les stades avancés.
  • 4. Inhibiteurs de la COMT:

  • Ces médicaments (comme l’entacapone et la tolcapone) inhibent l’enzyme catéchol-O-méthyl transférase (COMT), qui métabolise la lévodopa.
  • L’utilisation de ces inhibiteurs prolonge l’effet de la lévodopa en permettant une plus grande disponibilité dans le cerveau.
  • B. Autres médicaments:

    En plus des agents dopaminergiques, il existe plusieurs autres catégories de médicaments utilisées pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson. Ces médicaments peuvent cibler les symptômes moteurs ainsi que les symptômes non moteurs de la maladie. Voici quelques-unes de ces classes médicamenteuses :

    1. Anticholinergiques:

  • Historiquement, les anticholinergiques étaient parmi les premiers traitements disponibles pour Parkinson.
  • Ils fonctionnent en bloquant l’action de l’acétylcholine, un neurotransmetteur qui peut devenir relativement surnuméraire en raison de la déficience en dopamine.
  • Peuvent être utiles pour le contrôle du tremblement, mais sont souvent mal tolérés par les personnes âgées en raison des effets secondaires tels que la confusion, la rétention urinaire, la constipation et la sécheresse de la bouche.
  • 2. Amantadine:

  • L’amantadine peut aider à contrôler les symptômes moteurs et peut également être utilisée pour gérer les dyskinésies induites par la lévodopa.
  • Son mécanisme d’action est complexe et n’est pas entièrement compris, mais on pense qu’elle modifie la libération de neurotransmetteurs et agit sur les récepteurs de la dopamine.
  • 3. Inhibiteurs des cholinestérases:

    Utilisés principalement pour traiter les symptômes cognitifs chez les patients parkinsoniens, ces médicaments peuvent aider avec la concentration et la mémoire en inhibant l’enzyme qui décompose l’acétylcholine.

    4. Agents pour les symptômes non moteurs:

    Les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson, tels que la dépression, les troubles du sommeil et l’orthostatisme, sont traités avec une variété de médicaments, y compris des antidépresseurs, des somnifères et des médicaments pour réguler la pression artérielle.

    5. Médicaments pour les troubles gastro-intestinaux:

  • Les laxatifs peuvent être nécessaires pour la constipation, un symptôme commun de Parkinson.
  • Des prokinétiques peuvent être utilisés pour traiter la gastroparésie et améliorer la vidange gastrique, ce qui peut également améliorer l’absorption de la lévodopa.
  • 6. Traitement des fluctuations motrices:

    Pour les patients qui éprouvent des fluctuations motrices, des ajustements dans le régime de lévodopa, l’utilisation d’agonistes dopaminergiques à action prolongée, ou d’autres agents comme les inhibiteurs de la COMT peuvent être nécessaires.

    IV. Conclusion:

    En conclusion, bien que les agents dopaminergiques soient efficaces dans la gestion des symptômes de la maladie de Parkinson, leur utilisation, en particulier chez les personnes âgées, requiert une attention particulière pour équilibrer les avantages symptomatiques avec les risques potentiels d’effets secondaires et de complications.
    Il est important de noter que Les traitements médicamenteux de la maladie de Parkinson doivent être personnalisés pour chaque individu, surtout chez les personnes âgées qui peuvent avoir d’autres conditions médicales et qui peuvent être plus sensibles aux effets secondaires des médicaments.
    La prise en charge des symptômes non moteurs est aussi cruciale que celle des symptômes moteurs et nécessite souvent une approche multidisciplinaire.

    V. Article:

  • Vidal : Le traitement médicamenteux de la maladie de Parkinson
  • Institut Amélis : Quels sont les traitements de la maladie de Parkinson ?
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