La prévention de la déshydratation, en particulier chez les populations vulnérables comme les personnes âgées, repose sur une combinaison de stratégies générales et de mesures spécifiques adaptées aux besoins individuels et aux conditions environnementales. Voici un aperçu détaillé de ces stratégies et mesures :
I. Signes d’alerte de la déshydratation:
A. Symptômes généraux:
Soif intense: La soif est le premier signe de déshydratation, mais il est important de noter que la sensation de soif diminue avec l’âge.
Bouche sèche et langue pâteuse: La production de salive diminue en cas de déshydratation, ce qui peut assécher la bouche et la langue.
Peau sèche et ridée: La peau perd son élasticité et sa souplesse en cas de manque d’eau.
Yeux cernés: Les yeux peuvent paraître enfoncés et les cernes plus prononcées.
Fatigue et maux de tête: La déshydratation peut causer une fatigue et des maux de tête.
Diminution de la quantité d’urines: Moins de 4 mictions par jour et des urines foncées peuvent être un signe de déshydratation.
B. Symptômes plus graves:
Confusion mentale: La déshydratation peut perturber les fonctions cognitives et causer une confusion mentale.
Chutes: La déshydratation peut fragiliser les personnes âgées et augmenter le risque de chutes.
Fièvre: La fièvre peut aggraver la déshydratation.
Convulsion: Dans les cas graves de déshydratation, des convulsions peuvent survenir.
C. Ce qu’il faut savoir:
Il est important de consulter un médecin rapidement si vous remarquez plusieurs signes de déshydratation chez une personne âgée.
En cas de déshydratation légère, il est possible de se réhydrater par voie orale en buvant de l’eau ou des solutions de réhydratation.
Dans les cas plus graves, une hospitalisation peut être nécessaire pour une réhydratation par voie intraveineuse.
II. Stratégies générales:
A. Augmentation de l’apport hydrique quotidien :
Encourager la consommation régulière d’eau tout au long de la journée, même en l’absence de soif.
Proposer des boissons variées (eau, jus naturels, tisanes) pour stimuler l’envie de boire.
Intégrer des aliments riches en eau dans le régime alimentaire, tels que fruits (melon, pastèque, oranges) et légumes (concombres, tomates).
B. Éducation et sensibilisation :
Informer les personnes âgées et leurs aidants sur l’importance de l’hydratation et les risques associés à la déshydratation.
Fournir des informations claires sur les quantités d’eau recommandées par jour.
C. Adaptation de l’environnement :
Assurer que l’eau et les boissons sont facilement accessibles à domicile et dans les établissements de soins.
Utiliser des rappels visuels ou électroniques pour encourager la consommation régulière de liquides.
III. Mesures spécifiques:
A. Surveillance de l’apport et de la perte de liquides :
Tenir un journal quotidien de l’apport en liquides pour les personnes à haut risque.
Surveiller les signes de déshydratation et ajuster l’apport en liquides en conséquence.
B. Gestion des conditions médicales et des médicaments :
Réviser régulièrement les prescriptions médicales pour identifier et ajuster les médicaments qui pourraient contribuer à la déshydratation.
Collaborer avec les professionnels de santé pour gérer les conditions sous-jacentes qui augmentent le risque de déshydratation.
C. Adaptation aux besoins individuels :
Pour les personnes ayant des difficultés à boire ou à ingérer des liquides, envisager l’utilisation de gels hydratants ou de boissons épaissies.
Adapter la température des boissons aux préférences individuelles pour encourager une consommation accrue.
D. Préparation aux conditions climatiques :
Augmenter l’apport en liquides pendant les périodes de chaleur extrême et fournir des conseils sur la manière de rester au frais.
Encourager le port de vêtements appropriés et l’utilisation de ventilateurs ou de climatiseurs.
IV. Conclusion:
Il est important de noter que plusieurs facteurs de risque peuvent se cumuler et augmenter le risque de déshydratation de manière significative, c’est pourquoi il faut en prévenir.
La prévention de la déshydratation nécessite une approche proactive et personnalisée, prenant en compte à la fois les habitudes de vie et les besoins spécifiques de chaque individu. L’engagement des personnes âgées, de leur famille, et des professionnels de santé est crucial pour mettre en œuvre ces stratégies et mesures de manière efficace.
Titulaire d’un Doctorat en Médecine et d’un CEC de médecine d’urgence et de catastrophe avec une expérience de cinq années en tant qu’urgentiste et onze années en tant que médecin généraliste au Service de Médecine Interne et de Gériatrie au sein d’un hôpital universitaire. Dévouée à la prévention, au diagnostic et au traitement des maladies chroniques chez les personnes âgées.
