Traitement de l’ostéoporose

Cet article effectue une exploration approfondie sur le traitement de l’ostéoporose, en mettant l’accent sur les approches actuelles pour gérer cette affection complexe, allant de la prévention à la gestion thérapeutique.
Nous nous pencherons sur les avancées récentes dans la compréhension de la maladie, les techniques de diagnostic et les options de traitement disponibles, dans le but ultime de préserver la santé osseuse et d’améliorer la qualité de vie des personnes touchées par l’ostéoporose.

I. Importance du traitement de l’ostéoporose:

L’ostéoporose est une maladie osseuse systémique dans laquelle les os perdent de la densité, ce qui les rend plus susceptibles de se fracturer. Elle affecte des millions de personnes, principalement des femmes post-ménopausées et des personnes âgées, et a un impact majeur sur leur qualité de vie et leur mobilité.
Un traitement efficace de l’ostéoporose est essentiel pour réduire le risque de fractures, maintenir l’indépendance fonctionnelle et améliorer la qualité de vie.

II. Évaluation et diagnostic de l’ostéoporose:

Un diagnostic précoce de l’ostéoporose est essentiel pour prévenir les fractures et autres complications. En effet, les tests de densité osseuse, comme la densitométrie osseuse, peuvent aider à détecter l’ostéoporose avant qu’une fracture ne se produise.

En plus de la densitométrie osseuse, d’autres outils de diagnostic sont disponibles, notamment les tests de laboratoire pour évaluer les niveaux de calcium, de vitamine D et d’hormones, ainsi que l’imagerie par résonance magnétique (IRM).

L’évaluation du risque de fracture est une étape importante du diagnostic de l’ostéoporose. Elle combine les résultats d’examens cliniques, d’antécédents médicaux et de facteurs de risque liés au mode de vie.

III. Traitements non pharmacologiques de l’ostéoporose:

A. Rôle de l’alimentation et de l’exercice:

D’une part, Une alimentation équilibrée riche en calcium et en vitamine D est essentielle pour maintenir la santé osseuse, doit également inclure des protéines pour la santé des os, ainsi que d’autres vitamines et minéraux, comme la vitamine K, la vitamine C et le magnésium, qui jouent également un rôle important dans la santé osseuse.
D’autres part, les exercices physiques qui mettent le poids sur les os, comme la marche, le jogging, la montée d’escaliers, la danse, le yoga et la musculation, peuvent aider à construire et à maintenir la masse osseuse.
Cependant, il est important de noter que tous les exercices ne sont pas bénéfiques pour les personnes atteintes d’ostéoporose. Par exemple, les exercices qui impliquent une flexion excessive de la colonne vertébrale ou une rotation de la colonne peuvent augmenter le risque de fractures vertébrales.
Il est donc important de consulter un professionnel de la santé ou un physiothérapeute avant de commencer un nouveau programme d’exercices.

B. Importance de la prévention des chutes:

Les chutes peuvent entraîner des fractures graves, y compris des fractures de la hanche, qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour la qualité de vie d’une personne et peuvent même être fatales. Par conséquent, la prévention des chutes est une composante cruciale de la gestion de l’ostéoporose.

Il existe plusieurs stratégies pour prévenir les chutes chez les personnes âgées, en particulier celles qui sont à risque d’ostéoporose :

  1. Amélioration de l’équilibre et de la coordination : Les programmes d’exercices physiques tels que le tai chi ou le yoga peuvent améliorer l’équilibre et la coordination, réduisant ainsi le risque de chutes.
  2. Évaluation et correction des risques à domicile : De nombreux accidents se produisent à la maison. Par conséquent, éliminer les risques de chute, tels que les tapis glissants, les fils électriques en travers des pièces, l’éclairage insuffisant, peut réduire le risque de chute.
  3. Revu des médicaments : Certains médicaments peuvent avoir des effets secondaires comme des étourdissements ou une diminution de la coordination, ce qui peut augmenter le risque de chutes. Il est donc utile d’avoir une revue régulière des médicaments avec un professionnel de la santé.
  4. Utilisation d’aides à la mobilité : Pour ceux qui ont des difficultés avec la mobilité, l’utilisation d’aides comme les cannes ou les déambulateurs peut aider à prévenir les chutes.
  5. Supplémentation en vitamine D : Des recherches ont montré que la supplémentation en vitamine D peut réduire le risque de chutes chez les personnes âgées, probablement en améliorant la force musculaire.

Ces stratégies, combinées à un traitement approprié pour l’ostéoporose, peuvent aider à réduire le risque de fractures dues à des chutes.

C. Utilisation de dispositifs d’aide:

L’utilisation de dispositifs d’aide peut être une partie essentielle de la gestion non pharmacologique de l’ostéoporose.
En effet ces dispositifs sont conçus pour augmenter la mobilité et l’équilibre des personnes âgées ou des personnes ayant des problèmes de mobilité, contribuant ainsi à prévenir les chutes. Voici quelques exemples :

  1. Canne de marche : Elle peut aider à améliorer l’équilibre, à réduire la charge sur les articulations douloureuses et à offrir un soutien pour se déplacer plus sûrement. Il existe plusieurs types de cannes, y compris les cannes simples, les cannes à quadripode et les cannes à tripode.
  2. Déambulateur : Il offre un soutien plus substantiel que les cannes et est particulièrement utile pour ceux qui ont besoin de plus de stabilité. Certains déambulateurs ont des roues pour faciliter le mouvement et même des sièges pour permettre à l’utilisateur de se reposer.
  3. Barres d’appui : Ces dispositifs peuvent être installés dans la maison, notamment dans la salle de bain ou à côté du lit, pour aider à la stabilité lors des mouvements tels que se lever, s’asseoir ou monter dans la baignoire.
  4. Orthèses : Les attelles, les corsets et les semelles orthopédiques peuvent être utilisés pour soutenir les os et les articulations, aider à aligner le corps et réduire la douleur.
  5. Chaises et lits ajustables : Ces dispositifs peuvent aider à faciliter les mouvements, tels que se lever d’une chaise ou d’un lit.
  6. Chaussures orthopédiques : Des chaussures bien ajustées et soutenantes peuvent améliorer l’équilibre et prévenir les chutes.

Il est important de noter que l’utilisation de ces dispositifs doit être accompagnée d’une instruction et d’une formation appropriées pour s’assurer qu’ils sont utilisés correctement et en toute sécurité. Un thérapeute physique ou un autre professionnel de la santé peut être utile pour choisir le bon dispositif d’aide et apprendre à l’utiliser correctement.

IV. Traitements pharmacologiques de l’ostéoporose:

A. Bisphosphonates:

Les bisphosphonates sont une classe de médicaments largement utilisée dans le traitement de l’ostéoporose. En effet, ils fonctionnent en ralentissant le processus de résorption osseuse.
La résorption osseuse est le processus naturel par lequel l’os est décomposé et remodelé dans le corps.

Voici comment cela fonctionne :

  1. Résorption osseuse et remodelage : Dans un os sain, le processus de remodelage se produit de manière équilibrée, avec les cellules appelées ostéoclastes qui décomposent l’os et les cellules appelées ostéoblastes qui construisent de nouveaux os.
    Cela permet à l’os de se réparer et de s’adapter aux forces et aux pressions.
  2. Déséquilibre dans l’ostéoporose : Chez une personne atteinte d’ostéoporose, ce processus est déséquilibré, avec une résorption osseuse (décomposition) plus rapide que la formation osseuse. Cela conduit à une perte de densité osseuse et à un risque accru de fractures.
  3. Action des bisphosphonates : Les bisphosphonates fonctionnent en se liant à l’os et en inhibant l’action des ostéoclastes, les cellules qui décomposent l’os.
    Cela ralentit le taux de résorption osseuse, aidant à maintenir la densité osseuse et à réduire le risque de fracture.

Il convient de noter que si les bisphosphonates peuvent aider à ralentir la perte osseuse, ils ne peuvent pas reconstruire l’os qui a déjà été perdu. Par conséquent, ils sont souvent utilisés en conjonction avec d’autres approches de traitement, comme une alimentation adéquate, l’exercice, et parfois d’autres médicaments qui peuvent aider à construire de nouveaux os. Références [1] & [2]

B. Modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (SERMs):

Les SERMs sont une classe de médicaments qui peuvent aider à prévenir la perte osseuse chez les femmes post-ménopausées. Ils agissent en se liant aux récepteurs aux œstrogènes dans certaines cellules du corps, en mimant certains effets des œstrogènes.

Une explication du fonctionnement s’impose:

  1. Rôle des œstrogènes dans la santé osseuse: Les œstrogènes, une hormone présente chez les hommes et les femmes, jouent un rôle crucial dans le maintien de la santé osseuse. En effet, ils aident à équilibrer le processus de remodelage osseux. Ce processus est essentiel pour maintenir la solidité et la densité des os.
  2. Perte d’œstrogènes et ostéoporose: Lors de la ménopause, les niveaux d’œstrogènes chutent, ce qui peut déséquilibrer le processus de remodelage osseux et conduire à une perte osseuse accélérée. C’est pourquoi les femmes post-ménopausées ont un risque accru d’ostéoporose.
  3. Action des SERMs: Les SERMs agissent en se liant aux récepteurs aux œstrogènes dans les os. Ils agissent comme des œstrogènes dans ces tissus, aidant à prévenir la perte osseuse.
    Cependant, ils ont l’avantage de ne pas agir comme des œstrogènes dans d’autres tissus, comme l’utérus ou les seins, où une stimulation excessive par les œstrogènes peut augmenter le risque de certains types de cancer.

Le raloxifène est un exemple de SERM qui est approuvé pour la prévention et le traitement de l’ostéoporose chez les femmes post-ménopausées. Il a été démontré qu’il réduit le taux de perte osseuse et le risque de fractures vertébrales. Références [3] & [4]

C. Autres traitements:

D’autres traitements pour l’ostéoporose comprennent la calcitonine, l’hormone parathyroïdienne (PTH), et les inhibiteurs du RANKL. Voyons chaque type de médicament plus en détail:

  1. Calcitonine: La calcitonine est une hormone produite naturellement par la glande thyroïde. Elle aide à réguler les niveaux de calcium dans le corps et à ralentir le taux de résorption osseuse.
    La calcitonine synthétique est administrée par voie nasale et est généralement utilisée chez les patients qui ne peuvent pas prendre d’autres médicaments pour l’ostéoporose.
  2. Hormone Parathyroïdienne (PTH): La PTH, lorsqu’elle est utilisée à faible dose et pendant une courte période, peut aider à stimuler la formation de nouveaux os.
    Le tériparatide et l’abaloparatide sont deux exemples de traitements à base de PTH. Ils sont généralement réservés aux patients qui ont une ostéoporose sévère ou qui ont déjà eu des fractures.
  3. Inhibiteurs du RANKL: Le RANKL est une protéine qui joue un rôle clé dans le processus de résorption osseuse, en stimulant l’activité des ostéoclastes, les cellules qui dégradent l’os.
    Le denosumab est un médicament qui bloque l’action du RANKL, ralentissant ainsi la résorption osseuse. Ce traitement peut être utilisé chez les femmes post-ménopausées à haut risque de fractures.

Il est à noter que chacun de ces traitements a des effets secondaires potentiels et que leur utilisation doit être soigneusement évaluée par un professionnel de santé qualifié en fonction des besoins individuels du patient. Références [5], [6] & [7]

D. Avantages et effets secondaires:

Chaque médicament a ses propres avantages et effets secondaires, qui doivent être soigneusement pesés en fonction de la situation individuelle du patient.

V. Nouvelles approches et traitements émergents:

A. Thérapies ciblées et traitements génétiques:

Les thérapies ciblées et les traitements génétiques offrent des approches prometteuses pour le traitement de l’ostéoporose.

B. Immunothérapies et thérapies cellulaires:

Les chercheurs étudient l’immunothérapie et la thérapie cellulaire dans l’espoir de fournir de nouvelles options de traitement pour l’ostéoporose.

C. Perspectives futures:

Les chercheurs continuent d’explorer de nouvelles approches pour le traitement de l’ostéoporose, dans l’espoir d’améliorer les options de traitement et les résultats pour les patients.

VI. Conclusion:

En conclusion cet article a fourni un aperçu des options actuelles pour le traitement de l’ostéoporose, allant du diagnostic à diverses approches thérapeutiques.
La prise en charge intégrée de l’ostéoporose, comprenant le diagnostic, la prévention et le traitement, est cruciale pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes.
Cependant il est essentiel de poursuivre la recherche pour développer des stratégies de traitement plus efficaces et pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents de l’ostéoporose.

VII. Références:

[1] Black DM, Rosen CJ. Clinical Practice. Postmenopausal Osteoporosis. N Engl J Med. 2016;374(3):254-62.
[2] Cosman F, de Beur SJ, LeBoff MS, et al. Clinician’s Guide to Prevention and Treatment of Osteoporosis. Osteoporos Int. 2015; 26(7): 2045–2047.
[3] Ettinger B, Black DM, Mitlak BH, et al. Reduction of vertebral fracture risk in postmenopausal women with osteoporosis treated with raloxifene: results from a 3-year randomized clinical trial. Multiple Outcomes of Raloxifene Evaluation (MORE) Investigators. JAMA. 1999;282(7):637-45.
[4] Nelson HD. Menopause. Lancet. 2008;371(9614):760-70.
[5] Chesnut CH 3rd, Silverman S, Andriano K, et al. A randomized trial of nasal spray salmon calcitonin in postmenopausal women with established osteoporosis: the prevent recurrence of osteoporotic fractures study. PROOF Study Group. Am J Med. 2000;109(4):267-76.
[6] Neer RM, Arnaud CD, Zanchetta JR, et al. Effect of parathyroid hormone (1-34) on fractures and bone mineral density in postmenopausal women with osteoporosis. N Engl J Med. 2001;344(19):1434-41.
[7] Cummings SR, San Martin J, McClung MR, et al. Denosumab for prevention of fractures in postmenopausal women with osteoporosis. N Engl J Med. 2009;361(8):756-65.

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